Sécurité

RDC : l’Est du pays en proie à des évasions record sur fond de conflits, l’ONU alerte sur le risque de nouvelles violences

Depuis janvier 2025, l’est de la République démocratique du Congo fait face à une série d’évasions massives touchant plusieurs établissements pénitentiaires, sur fond d’intensification des violences armées. Selon un rapport des Nations unies publié en mars, au moins 8 064 détenus ont pris la fuite dans les provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et du Tanganyika.

La prison de Muzenze à Goma a été la plus touchée avec 4 709 évadés, tandis que Bukavu et Kabare ont enregistré respectivement 2 278 et 221 fugitifs. À cela s’ajoute l’évasion de 553 prisonniers à Uvira, conséquence directe d’une attaque menée le 19 février par des déserteurs des FARDC cherchant à libérer leurs camarades. Plus de 300 détenus ont également fui la prison centrale de Kalemie.

Parmi les évadés, 4 502 sont considérés comme des détenus à haut risque, incluant des combattants affiliés aux ADF, groupe armé responsable de nombreuses exactions dans la région. L’offensive du mouvement rebelle M23 dans le Nord-Kivu a contribué à cette instabilité, aggravant une situation sécuritaire déjà critique. Les conditions carcérales précaires et la surpopulation dans les prisons locales ont facilité ces fuites en série, soulignant les failles du système pénitentiaire congolais face aux menaces externes.

Cette libération massive de prisonniers, dont plusieurs présumés criminels de guerre, suscite de vives inquiétudes au sein de la communauté internationale. L’ONU alerte sur les risques d’une recrudescence des violences dans une région déjà marquée par des décennies de conflits. Alors que les forces de sécurité congolaises peinent à contenir l’expansion des groupes armés, ces évasions viennent fragiliser davantage un climat sécuritaire qui est sous tension, posant un défi majeur pour le gouvernement et ses partenaires internationaux.

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